Après l'ego.... l'éveil!

16/10/2020

 C'est un sujet délicat... Pour commencer je citerai le texte suivant qui permet de donner à ce qu'on appelle l'éveil des nuances, de mettre cette expérience en degrés.

« Lee Lozowick : Comprenez qu'il existe plusieurs degrés d'éveil. «L'illumination (ou éveil, ou réalisation) est un champ d'étude très intéressant, car elle se manifeste à différents degrés. Ce n'est pas parce que quelqu'un se considère éveillé et est considéré comme tel par d'autres que cela le met sur le même plan que Jésus ou le Bouddha. Il y a beaucoup de maîtres remarquables que nous considérerions a priori comme éveillés et qui en fait ne le sont pas pleinement. Tout comme bien des personnes demeurent coincées à un certain stade de maturation, les « éveillés » peuvent aussi ne pas dépasser un certain point. L'éveil est comme une seconde naissance suivie d'un processus de croissance, de l'enfance à la maturité. Certains restent coincés au stade infantile de l'éveil.» (Éloge de la folle sagesse)

Et ensuite, il y a le Satori, le Nirvana, le Paradis céleste, bref le retour à la Source, à l'Origine.

D'où, il est toujours préférable de s'appuyer sur ce que j'appellerai les « Maîtres-sources » ou les « Sources-maîtresses » soit Gaudapada et Shankara, Lao Tseu auquel on peut associer Confucius, les dires rapportés de Bouddha et du Christ pour ne citer que quelques uns plutôt reconnus. Tous les autres commentaires apportés par des personnes qui se disent éveillées se doivent d'être validés par et chez ces « Maîtres-sources ». Il faudra aussi être prudent au vocabulaire employé, au sens donné aux mots choisis, et ce n'est pas chose facile quand on relève les multiples sens qu'un mot peut avoir parfois opposés. Un seul exemple "exister":  selon l'étymologie latine, "existere" veu dire  « sortir de », « se manifester, se montrer ». Donc existe ce qui est créé, manifesté. Mais souvent, trop souvent, on veut lui faire dire "être". Or, l'existence est la manifestation de l'être qui lui n'existe pas.

Mais me direz-vous, l'éveil ce n'est pas ce qui est écrit dans les livres, ce ne sont pas les dire rapportés serait-ce d'un Bouddha, d'un Christ, d'un - plus récent - Harding, Jean Klein, ...

Et vous avez parfaitement raison. Ces écrits, commentaires ne sont là que vous conduire, vous orienter vers l'éveil, et non pour vous préparez à l'Eveil éventuel. Ils viennent nourrir le lien à cet «éveil» déjà là, cet éveil de ce que j'appelle la fonction spirituelle en vous. Ce n'est pas la lecture, l'audition de commentaires, d'explications mais la vigilance qui dirige attention à ce qui se passe en vous tout comme dans votre relation au monde. Ça se produit en vous, là, subitement. Ça vous invite avec puissance mais sans vous obliger à revoir votre situation dans le monde. L'éveil de base, c'est ce dynamisme bien vivant qui vous interroge, qui « défie » en quelque sorte votre individualité actuelle sous différentes formes comme le fameux « qui - que suis-je ? », « Quel est le sens de la vie ? », « J'ai pas demandé à naître ! », ... et autres mise en cause de votre individualité dans le monde. Une forme célèbre de ce processus est celle attribuée au Bouddha qu'il est bon de rappeler :

A l'âge de 29 ans, il demanda à son conducteur de char de l'emmener hors de la cité par deux fois en désobéissance à son père le roi. Durant ces deux voyages, Siddhartha vit "Les quatre spectacles" qui changèrent sa vie. Pendant son premier voyage, la vision d'un vieillard lui fait prendre conscience de la déchéance du corps vieillissant ; un malade lui montre que le corps souffre et un cadavre que l'on menait au bûcher lui révèle la mort dans tout son caractère sordide. Durant la seconde sortie, il vit un saint homme errant, un ascète, sans possessions. Siddhartha commença à questionner le saint homme, lequel était rasé, vêtu d'une seule robe déchirée jaune, et s'aidant d'un bâton de marche. L'homme lui déclara, "Je suis... terrifié par la ronde incessante des vies et des naissances et ai adopté cette vie de pauvreté afin d'atteindre la libération... Je cherche l'état béni dans lequel la souffrance, la vieillesse et la mort sont inconnus. Et, il se mit aussi en quête de cet état béni, suite à cet éveil de sa fonction spirituelle. On sait le chemin qu'il parcouru jusqu'à l'Éveil proprement dit sous l'arbre de la Bodhi, dans la position de zazen.

Mais, la force de la fonction spirituelle peut être plus ou moins forte selon les individus et même parfois subitement.

L'éveil de base c'est l'appel à voir au-delà de l'individualité suivi d'un travail perpétuel, d'une pratique de la vigilance pour ceux qui veulent « maturer » en spiritualité, pour d'autres ils trouveront suffisant l'adhésion à une tradition choisie.

Pour finir: - Avez-vous le satori, Maître Deshimaru?

- Je ne sais pas!

Si je dis : « J'ai le satori », c'est de la folie.

Si je réponds à la question : « Oui j'ai le satori », ce n'est pas le vrai satori.

Jusqu'à la mort, il ne peut y avoir de satori total, celui-ci est dans notre cercueil.

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