L'ego... un outil nécessaire
L'ego est notre individualité dans son fonctionnement habituel avec la perception consciente de son existence. C'est par ce fonctionnement que nous sommes en relation avec l'univers, le monde qui nous entoure et par suite avec le monde des humains. Cet ego appartient à la réalité relative dont il est une modalité, ce qui implique sa dépendance à la loi de dualité ou loi de la multiplicité.

Cette dépendance à la dualité explique l'expérience récurrente de se voir comme un être indépendant gérant ses relations à l'autre, le plus souvent avec le sentiment d'un libre arbitre nourrissant ainsi l'impression de liberté.
Cette dépendance à la dualité se voit dans l'ensemble de nos « oui / non » : « j'aime - j'aime pas, je veux - je veux pas, etc. » qui se traduisent dans le dynamisme généré par le désir de multiples façons. Ces relations duelles au monde sont colorées de plaisirs, de joies, mais aussi de tristesses, de douleurs tout en reposant sur une sorte de « mal-être », d'insatisfactions renouvelées. Et quand vient le questionnement sur le sens de tout cela, de la vie, les réactions de l'ego peut être diversifiées dont une réaction vers le spirituel.
La clé d'une approche spirituelle, c'est comprendre que l'ego est la source de nos plaisirs, de nos joies mais aussi de nos soucis divers, particulièrement en mode bouddhiste, de la souffrance, c'est percevoir notre identification et notre attachement à cette individualité par laquelle nous nous définissons, en laquelle nous nous reconnaissons, c'est ressentir l'ego comme étant étouffant, comme une prison, c'est pressentir que nous sommes plus que cela. C'est ainsi que l'on peut se tourner vers une quête spirituelle.
Mais quelle voie, quel chemin choisir ? Comment éviter les pseudo-spiritualités, les soi-disant « guides »...
Il y a lieu de rester vigilant, de s'informer, et de ne s'engager que dans des voies reconnues tout en gardant une autonomie de pensée. Il faut garder à l'esprit que c'est en nous que nous trouverons des réponses, les livres, les guides, les pratiques sont des « moyens » pour avancer, non des solutions. Il faut refuser d'être un assisté, une « sorte d'handicapé de la vie » qui doit se laisser conduire par un autre, sans rien faire, passivement. Il faut aussi veiller à ne pas être poussé par des émotions, des peurs, des sentiments visant à rassurer, à cajoler l'ego, ce qui n'est pas facile. D'ailleurs beaucoup profite de ces attentes émotionnelles, sentimentales.
En quoi cette prise de conscience est une clé pour ouvrir la porte de la spiritualité authentique, celle qui nous ouvre à notre profondeur ? C'est elle qui est la conséquence de l'activation de notre fonction spirituelle, une activation plus ou moins intense selon les personnes. Cette activation nous offre la possibilité de regarder le monde, notre individualité et leurs relations réciproques d'un œil nouveau. Une possibilité de se laisser porter, conduire, nourrir par ce dynamisme d'ouverture à la Réalité dans ses deux modalités, relative et absolue. L'effet de ce dynamisme, à condition de l'accepter, est de produire une harmonisation de notre mental actuel avec la Réalité en s'appuyant plus ou moins, selon les personnes, sur des pratiques liées à la connaissance et / ou à l'amour. Qui n'a pas entendu parler de méditation, de la pleine conscience ou encore de la compassion, de la charité.
Attention, cette harmonisation ne se fait pas sans difficultés...