Terre et Ciel (suite)
Le principe ou Loi universelle a été vu et nommé de différentes façons, dont, à titre d'illustrations: le moteur immobile ou le premier moteur immuable, incorruptible d'Aristote, - Elohim de la Torah, La Loi universelle (hindouisme et en physique), le Principe-logos de la Bible, Brahma.
Pour nous en tenir à l'Occident, il faut bien choisir, rappelons-nous le « Berechit » de la Torah : « ENTÊTE Elohîms créait les ciels et la terre » selon Chouraqui, mais la traduction la plus connue est « AU COMMENCEMENT DIEU CRÉA ET LES CIEUX ET LA TERRE »., Cette dualisation du Principe comme ciel et terre est largement partagée.
Et, selon la poésie spirituelle, l'homme est à l'image du Principe Un ; Comme lui, mais en tant que produit de ce principe, il se manifeste selon la loi de dualité. Il est un produit de l'interaction du ciel et de la terre. De ce fait, il est enclin, entraîné à s'orienter selon les deux tendances, l'une terrestre, l'autre céleste, mais aussi attiré par la source commune, l'Unité non-manifestée. Ces deux penchants tantôt s'excluent, s'opposent, tantôt se complémentent, et parfois, sont unis au sein même de la Réalité Une.. Le symbole yin-yang représente bien ce mouvement perpétuel (et non éternel) initié par la Vertu du principe, qui ordonne et alimente les événements multiples, indéfinis au sein même de l'Origine, et par conséquent aussi au sein de l'homme.
NB : remarquer que la longueur, le périmètre de la partie blanche, de la partie noire et du cercle est la même, ce qui tend à montrer que l'unité reste présente jusque dans son apparente « séparation ».
On comprendra aussi l'attirance de l'humain pour l'harmonie, la concorde, l'union, l'unicité, la compassion, la charité, la vérité, la justice et autres valeurs inspirées par la vertu du Ciel, expression de la Réalité Une.
parfois conçue comme architecte, horloger de l'univers, la perception de la Raison d'être des « dix mille êtres », selon une expression taoïste, est le moteur de la spiritualité, la vertu de la fonction spirituelle en l'humain.
L'humain stimulé, avivé par cette force, a le souci de satisfaire ces deux tendances. Comme chaque individu mature, grandit selon les circonstances, les deux tendances prenant une orientation, une intensité, propre à chacun. Cela est évoqué par le mythe de Caïn et Abel.
Mais, parce que humain, « trop humain » selon certains, il en rendra compte de mille et une manières. Traversent l'histoire, les expressions retenues comme les meilleures selon les « nœuds » de l'histoire elle-même, et transmises aux générations. C'est le même processus pour toute connaissance. La transmission selon les moyens eux-aussi liés à l'histoire : transmission orale (histoire, danses, ...) jusqu'à nos ordinateurs.
L'humain, en tant que sujet, rend compte de sa relation à l'environnement en s'appuyant sur sa perception (ses perceptions) telle qu'il l'expérimente intimement. D'où le caractère poétique des comptes rendus de ces «expériences intimes» incluant toujours la dimension « du sujet dans l'objet », sujet vu comme âme, forces (dieux, anges et démons), énergie(s), conscience, présence...
La source de la « souffrance » selon le Bouddhisme, comme de la Torah, est la conséquence de l'adhésion à des représentations mentales considérées comme étant « vérités », « réelles », plus vraies que la Réalité elle-même, et devenant objets d'idolâtrie, de croyance. Ce phénomène, naturel au mental humain, est la conséquence de sa nature terrestre, de son identification à cette nature terrestre. La dimension céleste est comme « endormie », éloignée dans l'idéal, rangée dans un « au-delà »
Une question : Pour l'humain, se réaliser ne serait-ce pas de dépasser son humanité en unissant la terre et le ciel au sein de la Réalité Une ? Cette Réalité qu'il est, qui est Présence, présence qui n'est rien d'autre que l'assentiment de l'humain à Cela qu'il est